vers luisants dans leur boîte

[MJ Barmish]

aujourd'hui, je me risque. Voici un exemple de ce que je nomme des "granulographies", parce qu'elles sont composées en tout ou en partie de granules de taille variable ; ce sont des images assez étranges (celle-ci n'est pas la pire !), qui, j'espère, peuvent stimuler l'imagination

photo post-traitée en granulographie

vers luisants dans leur boîte.JPG (958.4 Kio) Consulté 351 fois

[Bib]

Je vois le contour des côtes de Normandie avec les plages du jour-J!

C'est comme se pencher et regarder dans une boite.
On y trouve toutes sortes de trucs!

Cela a de la profondeur et du relief... mais cela mène où?

[Dmargeur]

Chez moi aussi cela ressemble au fond d'une boite...
Les granules s'enfoncent dans un cousin moelleux posé au fond...une réaction chimique se produit,
elle bouillonne et débordera bientôt de la boite à partir de l'angle en bas à gauche ...

[miguelcervantes]

Sur ce coup-ci, ça ne me parle pas, mon ami. Désolé

Le sujet au départ, des vers au fond d’une boîte, ça ne m’inspire pas. La colorimétrie non plus.

De gustibus…

J’aime la partie bleue ou violette avec ses petits signes tarabiscotés. Je songe à l’intérieur d’une géode avec son cœur d’améthyste, une ouverture sur le rêve. Un point de départ, peut-être?

François

[miguelcervantes]

Un petit mot enfin pour préciser que j’encourage l’expérimentation en photographie ainsi que le développement de nouvelles techniques.

Je ne sais pas ce qu’est cette technique que tu appelles « granulométrie ». Mais je suis intrigué.

L’expérimentation dans les arts plastiques me semble être notamment de soumettre nos essais aux regards et aux ressentis des autres, des critiques et de nos pairs, ce que tu fais ici

Certaines de tes images me parlent et d’autres pas. Certaines me parlent plus que d’autres.

J’apprends à te connaître, toi et ta démarche, à travers les photos que tu partages avec nous ici sur RP.

Au vu des images que je connais de toi, j’ai tendance à miser sur tes photos qui s’inspirent d’une certaine tradition iconographique et religieuse, par exemple celles intitulées « Golgotha » et « Annonciation ». De telles images et interprétations me semblent être dans la continuité d’une longue histoire. Et c’est en ce sens que je te considère comme un « icono-graphe » au sens étymologique, en ce sens notamment que ton Golgotha et ton Annonciation sont en quelque sorte des icônes modernes et en ce sens aussi qu’en tant que photographe et artiste tu explores le monde des images.

C’est un plaisir pour moi de te suivre dans tes explorations mon ami, selon mes connaissances et mes ressentis.

François

[MJ Barmish]

Merci à vous trois pour l'intérêt que vous prenez à mes petites productions . Je regrette d'avoir posté l'image en 72 dpi au lieu de 300 ; contrairement à ce qu'on lit souvent, la différence est nettement visible. Lorsque je procède à des expérimentations, je ne vise pas le sens, mais l'effet esthétique que peut produire une image, dont le sens reste ouvert à de multiples interprétations, comme Bib et Dmargeur l'ont perçu. En effet, à l'inverse de la science, en art l'idée émerge de l'expérience ; lorsqu'il fait des recherches esthétiques, l'artiste découvre, tout en créant, l'idée esthétique qui gouverne l’œuvre ; par la suite, bien sûr, il pourra transformer cette idée esthétique novatrice en méthode, donnant naissance à un style. Mais l'idée esthétique apparaît au cours de l'acte de création, depuis les esquisses jusqu'à la décision que l’œuvre est achevée ; car c'est un aspect essentiel de l’œuvre d'art : il y a toujours une décision à un instant donné de la part de l'artiste qui se fait spectateur de son œuvre, que celle-ci est parvenue à son achèvement, qu'il faut poser le pinceau, le ciseau, la plume ou la souris ; or, cet instant où l'artiste décide de l'achèvement de l’œuvre ne préexiste pas à l’œuvre elle-même, bien au contraire il naît d'elle et en retour la fait exister comme œuvre achevée. (bien sûr il y a des cas-limite où un artiste déciderait à l'avance qu'à 18h30 l’œuvre sera terminée quel que soit son état ; mais cela relève de la même démarche que l'écriture automatique des surréalistes qui vise à mettre en évidence le rôle du hasard présent dans toute création).
Du coup dans l'art photographique, il y aurait deux instantanéités : celle de la prise de vue (même à vitesse lente !) et celui de la décision d'arrêter le traitement.
Ces quelques considérations pour signifier l'importance que j'attache à vos jugements toujours pertinents
À bientôt

[miguelcervantes]

Merci à vous trois pour l'intérêt que vous prenez à mes petites productions . Je regrette d'avoir posté l'image en 72 dpi au lieu de 300 ; contrairement à ce qu'on lit souvent, la différence est nettement visible. Lorsque je procède à des expérimentations, je ne vise pas le sens, mais l'effet esthétique que peut produire une image, dont le sens reste ouvert à de multiples interprétations, comme Bib et Dmargeur l'ont perçu. En effet, à l'inverse de la science, en art l'idée émerge de l'expérience ; lorsqu'il fait des recherches esthétiques, l'artiste découvre, tout en créant, l'idée esthétique qui gouverne l’œuvre ; par la suite, bien sûr, il pourra transformer cette idée esthétique novatrice en méthode, donnant naissance à un style. Mais l'idée esthétique apparaît au cours de l'acte de création, depuis les esquisses jusqu'à la décision que l’œuvre est achevée ; car c'est un aspect essentiel de l’œuvre d'art : il y a toujours une décision à un instant donné de la part de l'artiste qui se fait spectateur de son œuvre, que celle-ci est parvenue à son achèvement, qu'il faut poser le pinceau, le ciseau, la plume ou la souris ; or, cet instant où l'artiste décide de l'achèvement de l’œuvre ne préexiste pas à l’œuvre elle-même, bien au contraire il naît d'elle et en retour la fait exister comme œuvre achevée. (bien sûr il y a des cas-limite où un artiste déciderait à l'avance qu'à 18h30 l’œuvre sera terminée quel que soit son état ; mais cela relève de la même démarche que l'écriture automatique des surréalistes qui vise à mettre en évidence le rôle du hasard présent dans toute création).
Du coup dans l'art photographique, il y aurait deux instantanéités : celle de la prise de vue (même à vitesse lente !) et celui de la décision d'arrêter le traitement.
Ces quelques considérations pour signifier l'importance que j'attache à vos jugements toujours pertinents
À bientôt

Merci à toi pour ce long commentaire en réponse aux critiques ci-dessus

J’aime discuter avec les auteurs ici sur RP afin de mieux comprendre leur démarche personnelle et ainsi leur présenter des commentaires constructifs susceptibles de leur être utiles.

J’apprends à connaître ta démarche au fil de nos échanges ici sur RP.

Si je t’ai bien compris, je suis d’accord avec toi qu’une œuvre d’art authentique est le produit d’une « idée esthétique » sous-jacente, voire inconsciente, que l’artiste développe dans le cadre d’une expérience. C’est là un peu ce que le peintre Kandinsky me semble avoir voulu exprimer sous l’expression « nécessité intérieure ».

Cela dit, en tant qu’amateur d’Art et d’Histoire de l’Art, il ne me semble exister aucune règle esthétique objective et universelle. L’historien de l’Art, Ernst Gombrich, entre autres, me semble être d’accord avec moi sur ce point.

Au vu de l’Histoire de l’Art, je considère notamment que les œuvres exposées dans les musées, significatives de l’Histoire de l’Art, ne sont pas nécessairement choisies selon des critères esthétiques, mettons le Carré blanc sur fond blanc, de Malévitch, ou bien des œuvres de Marcel Duchamp. À ma connaissance, bien des gens s’interrogent sur de telles œuvres, notamment la merde en conserve de l’artiste italien Manzoni https://fr.wikipedia.org/wiki/Merde_d%27artiste et les ballons de Jeff Koons? Est-ce beau? Est-ce esthétique?

Bien des gens dans mon entourage sont indignés par de telles œuvres. À leurs yeux, ça dérape sérieusement. Ils questionnent notamment le jugement des « élites », y compris des critiques d’art et des autorités muséales.

Pour ma part, je considère une œuvre d’art esthétique dans la mesure où elle est musicale, du point de vue du rythme, de l’harmonie et de la mélodie, en dehors de toute considération politique.

Mais je suis également d’accord sur le fait que les œuvres d’art ne doivent pas nécessairement être jugées selon l’unique critère esthétique.

L’Histoire de l’Art contemporain, au moins depuis le XIXe siècle, me suggère que bien des œuvres d’art ont été célébrées selon d’autres critères, notamment leur impact politique et culturel, leur pouvoir de déconstruction et de transgression. De telles images sont à mon avis souvent iconoclastes en l’absence de tout souci esthétique.

À mon avis, une œuvre d’art est esthétique dans la mesure où elle est musicale : rythme, harmonie et mélodie, comme les tableaux de Raphaël ou les sculptures de Michel-Age, par exemple. Mais ce n’est que mon opinion, sans doute aussi celle de l’ami Goliath. D’autres pourront avoir être d’avis contraire.

Au plaisir de te suivre dans tes explorations, mon ami!

François