Cette image n’est pas parfaite et je vais vous en parler. Comment j’ai dérivé lentement du pixel brillant, bien carré, retouché, vitaminé à ces images amollies, délavées, déja consumées par un vieillissement prématuré.
Ce sont des instantanés, sans retouche, pris avec un appareil extra-léger (88 gr) qui ressemble à s’y tromper à un smartphone. Discret. Le smartphone, qui se soucie aujourd’hui du prolongement de la main par cet objet que certains ne savent plus lâcher ?
Autant dire que mon photoscope est invisible et me permet de capturer des petits moments de vie, ultérieurement triés, choisis, et malheureusement ou heureusement effacés pour leur majorité. Seules restent les images qui me parlent, sans crier, à voix feutrée, en confidence.
Les sujets sont variés, mais invariablement il est question de moi, de nous, de notre condition. Elles m’accompagnent un temps, tourbillonnant comme feuilles en automne, puis se déposent, fertilisant le terreau d’où surgira si l’amour les arrose, quelques rêves, quelques émotions, des révoltes et des passions que l’on partagera.
