Bonjour mon ami Guy!
Je vois que tu te diversifies dans ton approche de la photo.
En l’occurrence tu nous présentes ici une scène de la réalité humaine quotidienne, sur le vif, dans la tradition des Lisette Model et Diane Arbus : une réalité sans fard, tout au contraire des photos de magazines. Voilà un regard, un témoignage, qui tend aujourd’hui à se perdre dans la foulée des nouvelles lois sur le droit à l’image. C’est tout un pan de la réalité humaine vécue qui tend ainsi à échapper à notre regard dans les médias.
La photographie me semble avoir toujours eu plusieurs dimensions, notamment en tant que témoin de la réalité humaine vécue.
La réalité humaine vécue est parfois bien éloignée des images esthétiques et souvent retravaillées qui sont présentées dans les magazines.
J’ai fait mes premières armes en photographie en tant que portraitiste de rue sur le vif, comme en témoigne ma galerie sur RP. J’y ai depuis renoncé dans le contexte des nouvelles Lois sur le droit à l’image, non pas que je me sente menacé par d’éventuelles poursuites en justice, mais en raison de l’attitude des gens, qui a changé. Une photo prise dans la rue sur le vif, sans autorisation, est aujourd’hui considérée par bien des gens, à tort, comme une violation d’un droit. À ma connaissance, les nouvelles Lois sur le droit à l’image n’interdisent aucunement la prise de photos dans la rue. Elles visent uniquement 1) à empêcher l’utilisation commerciale non autorisée de telles photos et 2) à protéger les personnes ainsi photographiées contre tout préjudice que la diffusion de telles images pourrait leur causer. Et je suis d’accord avec ça.
En l’occurrence la photo que tu nous présentes ici respecte dûment ces deux critères.
Je t’encourage à poursuivre ton exploration de différentes dimensions de la photographie, incluant la représentation de la réalité humaine vécue. Cela toutefois demande un courage, une audace, que je n’ai pas, face à l’hostilité que je rencontre aujourd’hui dans la rue.
J’apprécie l’extension de nos droits individuels, mais pas la limitation indue des droits des photographes en tant que témoins de la réalité humaine vécue.
Les photos des magazines, entre autres, me semblent projeter une image déformée de la réalité, si bien que des gens normaux peuvent se sentir exclus du fait qu’ils ne correspondent pas à une certaine norme esthétique.
Voir notamment sur le Net les éloquentes photos de Lisette Model et Diane Arbus, deux grandes photographes. Un regard qui hélas me semble se perdre aujourd’hui.
Je suis contre la censure des images et contre la limitation des droits des photographes, des photoreporters et des artistes. Ça n’augure rien de bon pour moi.
La censure des images doit à mon avis se limiter aux images qui causent un préjudice démontrable aux sujets photographiés. C’est à mon avis l’esprit des nouvelles Lois sur le droit à l’image. Le malheur est que bien des gens ne semblent pas comprendre l’esprit de ces lois.
Bravo, Guy.
Une photo bien prise et bien réalisée qui témoigne.
J’apprécie ton audace et ton talent de photographe.
Un bien long commentaire sur une photo rare ici, qui m’interpelle.
François
