ReflexPhoto

Régulièrement, presque chaque semaine, Revlan poste une nouvelle photo sur le forum Essais de RP. Et chaque semaine j’y découvre avec joie une nouvelle facette de son vaste Univers. Il se renouvelle sans cesse et m’étonne chaque fois.

Il a été dit que Revlan avait recours à des procédés au niveau du post-traitement. C’est à ma connaissance exact. Je dirais qu’il s’agit là d’un « style d’écriture ». Toutefois, de tels procédés n’incluent jamais chez lui l’intégration dans une photo d’éléments étrangers, à l’exception de « griffures », lesquelles ne sont pas des « objets », mais de simples allusions au temps qui passe, des marqueurs du temps. À ma connaissance, Revlan n’a jamais ajouté en PT dans ses photos aucun « objet ». Il mise toujours essentiellement sur un travail en PT de l’ombre et de la lumière, comme bien de grands photographes professionnels du passé.

Certains membres, notamment une chère amie Rpéenne, ont pu croire que Revlan introduisait des images d’horloges dans certaines de ses photos. Il n’en est rien. Toutes les horloges de Revlan étaient là au moment de la PDV, en tant que marqueurs du temps. Je me fie à sa parole à ce sujet, ainsi qu’aux documents qu’il a partagés avec moi.

Revlan/Nerval est à mes yeux un photographe et un artiste qui travaille avec originalité dans la grande tradition de la photographie.

La photographie est une technique qui se prête à différents usages, notamment en tant qu’objet d’information, de documentation, et aussi en tant que l’expression artistique de « visions », tout comme une majorité des tableaux peints avant l’invention de la photographie.

La photographie est, entre autres choses et notamment comme la peinture, une « invitation au voyage », un voyage à la fois dans l’espace et dans l’imaginaire, comme en témoigne le titre de la récente exposition en salle de Revlan/Nerval, laquelle a été bien accueillie par la critique professionnelle : viewtopic.php?f=3&t=129708

D’une image à l’autre, Revlan/Nerval m’invite à voyager avec lui. J’embarque à bord de son navire qui m’emmène au-delà des horizons géographiques, dans cet espace intime que nous appelons notre imaginaire.

Il a été dit que la vision de Revlan/Nerval était pessimiste et noire, donc a priori peu attrayante. Mais qu’en serait-il donc alors des « Fleurs du Mal », de Baudelaire? D’où vient que ce recueil de poèmes soit aujourd’hui un repère incontournable dans l’histoire de la littérature contemporaine? D’où vient aussi que des tableaux sombres et angoissants tels que certains tableaux de Goya soient aujourd’hui considérés comme des chefs-d’œuvre?

Je suis d’avis que Revlan/Nerval, tout comme le poète Baudelaire ou le peintre Goya, parmi bien d’autres, est un artiste humaniste qui entend une musique.

Je crois que l'Art comporte une dimension à la fois humaniste, ludique et musicale.

Lorsque je choisis d’afficher sur les murs de mon foyer telle ou telle image, c’est toujours dans la mesure où celle-ci ouvre chez moi une fenêtre, un espace de contemplation et de méditation, une « invitation au voyage ».

J'aime en photographie, comme en Art en général, la diversité des approches et des regards.

François

J'y vois un oeil. Un oeil qui regarde une plage. Très original et immersif !

pour être honnête, j'ai ouvert la vignette uniquement pour le titre ( étant fan inconditionnel de Led Zep depuis 50 ans ).

L'image me parait aussi absconse que les paroles de la chanson éponyme, mais reste bien agréable à regarder toutefois

Le reflet de ciel au premier plan semble nous projeter dans l'image. Ça marche pour faire sens.

Stairway to heaven est encore une de mes chansons favorites depuis sa sortie. Je l'écoute assez régulièrement et l'apprécie tout autant à chaque fois.
Je la vois comme quelque chose de positif et de puissant.
Ta photo ne m'inspire pas cela.
Cependant, comme toujours, elle questionne, et ça c'est positif !
Malgré les différents éléments qui la composent, je sens qu'il en manque un.
À mes yeux, il devrait avoir un élément de plus qui retient le regard et qui complète l'histoire.

J'apprécie toujours autant ta créativité.

Bib a écrit : Stairway to heaven est encore une de mes chansons favorites depuis sa sortie. Je l'écoute assez régulièrement et l'apprécie tout autant à chaque fois.
Je la vois comme quelque chose de positif et de puissant.
Ta photo ne m'inspire pas cela.
Cependant, comme toujours, elle questionne, et ça c'est positif !
Malgré les différents éléments qui la composent, je sens qu'il en manque un.
À mes yeux, il devrait avoir un élément de plus qui retient le regard et qui complète l'histoire.

J'apprécie toujours autant ta créativité.

Je me suis fait un peu près la même réflexion à l’ouverture, Bib : « Stairway to Heaven » ou « Highway to Hell »?

Comme tu le soulignes, les paroles de Stairway to Heaven, comme celles de bien d’autres chansons, sont énigmatiques. J’ai du mal à y décoder un « message », positif ou négatif.
Les premières lignes de ce poème me suggèrent que cette dame se complaît dans ses illusions :

« There’s a lady who’s sure all that glitter is gold
And she’s buying a stairway to Heaven.”

Cette dame pourrait facilement être victime d’arnaqueurs sur le Net, par exemple, car le fait est que tout ce qui brille n’est pas d’or et qu’il est bon d’être prudent avant d’« acheter ». En anglais, « to buy » signifie entre autres croire. Mieux vaut ne pas croire tout ce qui se dit, même si de belles paroles nous séduisent. Cette dame néglige la prudence et les recommandations de la morale :

« Yes there are two paths you can go by
But in the long run
There is still time to change the road you’re on”

On peut en effet choisir entre le Bien et le Mal, entre la Réalité et l’Illusion. Les mots ci-dessus suggèrent qu’on peut s’avancer sur le chemin du Bien ou du Mal, de la Réalité ou de l’Illusion, avec toujours la possibilité de changer d’orientation par la suite. Rien alors nous empêche de choisir « provisoirement » le Mal et l’Illusion. Mais ce n’est pas là ce qu’enseigne la morale ou la sagesse. Et il se trouve aussi qu’en pratique il n’est pas toujours possible de changer de voie, notamment parce que parfois la Mort nous saisit à l’improviste, comme à Pompéi par exemple : un bref instant a suffi pour pétrifier tous ses habitants.

La chanson se termine par ces mots :

“And as we wind on down the road
Our shadows taller than our soul
There walks a lady we all know
Who shines white light and wants to show
How everything still turns to gold
And if you listen very hard
The tune will come to you at last
When all are one, and one is all
To be a rock and not to roll
And she's buying a stairway to Heaven”

C’est ici que le message de la chanson devient clair : « Nos rêves, y compris nos illusions, transforment notre monde ». Je vois là un écho de ces mots de Shakespeare : « Dreams are the stuff we are all made of”.

Mais ce mot de Shakespeare ne dit rien en ce qui concerne la légitimité ou la pertinence du rêve et de l’idéal.

Le rêve et l’imagination sont aujourd’hui à mon avis uniques à Homo Sapiens, tout comme la Raison.

La Science rêve mais elle soumet toujours ses rêves au jugement de la Raison.

L’Art, c’est autre chose.

Un grand poète, Arthur Rimbaud, a écrit que la poésie était un « raisonné dérèglement de tous les sens » Il me semble en aller ainsi dans le cas du poème « Stairway to Heaven », une œuvre d’art due à la plume d’un artiste, un musicien : Jimmy Page.

Tout comme le dramaturge russe Anton Tchékhov, je suis d’avis qu’une œuvre d’art vaut en général plus par la question qu’elle pose que par la réponse qu’elle apporte.

En l’occurrence, la présente photo de Revlan, comme bien d’autres de ses photos, me semble être « un regard sur un regard ». Et c’est à mon avis notamment en cela que les photos de Revlan me semblent uniques sur RP.

J’aime en photographie, tout comme en Art en général, la diversité et le questionnement des regards.

Les photos que partage avec nous ici notre ami Revlan contribuent à cette diversité et ce questionnement, comme bien des œuvres d’art du passé.


Bib a écrit : « J'apprécie toujours autant ta créativité »

+1

J’apprécie, Thierry, non seulement ta créativité, mais aussi et peut-être surtout ton regard original, artistique, esthétique, sensible, humain et humaniste, qui me semble s’inscrire dans la grande tradition de la photographie.

Quant à « Stairway to Heaven », c’est une chanson énigmatique, comme bien d’autres.

À chacune et chacun de l’interpréter selon son ressenti.

J’aime ton interprétation, ta vision, ton ressenti.

François

L'eau et les reflets sont des sujets inépuisables. Dommage ce vignetage qui prend la première place.

bozart a écrit : L'eau et les reflets sont des sujets inépuisables. Dommage ce vignetage qui prend la première place.

Un intéressant commentaire, Bozart. Une bonne question

Vignetter ou ne pas vignetter?

C’est une bonne question et je me la pose constamment. Merci à toi de l’avoir abordée ici

Pourquoi vignetter et quand cela contribue-t-il à mettre une photo en valeur? Trop de vignettage? Pas assez?

Un tel choix me semble, comme bien d’autres, comporter une grande part de subjectivité. Tout dépend alors, comme dans biens des cas, de la « vision » de l’auteur. Que veut-il montrer? Que veut-il faire voir?

Il me semble alors intéressant de suivre pas à pas un auteur dans sa démarche personnelle au vu de toutes les images que nous connaissons de lui ou elle.

En ce qui concerne Revlan, comme tu l’as sans doute remarqué, le vignettage est chez lui une technique qu’il utilise souvent parmi bien d’autres et qui me semble caractéristique de son « style ».

Au vu de ma connaissance de l’œuvre de Revlan, que je connais et fréquente depuis plus d’une décennie, j’ai tendance à croire que rien chez lui n’est laissé au hasard : tout est pesé dans la balance de son regard intuitif et de sa sensibilité esthétique. D’une image à l’autre il construit, essentiellement par un travail sur l’ombre et la lumière, des ambiances cohérentes, énigmatiques, poétiques et envoûtantes. Bien de ses commentateurs y sont sensibles.

Comme bien des commentateurs des photos de Revlan, je suis intrigué. Qu’en dire? Qu’en penser? Comment interpréter ces images? Pourquoi ces techniques telles que le vignettage et les griffures?

Je ne peux à ce sujet que faire des hypothèses. Et Revlan pourra être ou non d’accord avec moi.

Je suis d’avis que pour Revlan une photo est toujours à ses yeux non pas un document témoignant d’un lieu ou d’un fait objectif, mais l’expression d’une vision. Sur ce point, il sera sûrement d’accord.

Là où je m’avance en terre inconnue est quand je suppose qu’aux yeux de Revlan, une photo est avant toute chose une image qui doit être dite en tant qu’image et non pas en tant que miroir d’une réalité objective. D’où son fréquent recours à des techniques telles que le vignettage et les griffures.

Les photos de Revlan me questionnent toujours sur la réalité et l’illusion. Comme bien des photographes aguerris, et comme toi Bozart, il sait que la mécanique de l’appareil-photo introduit un certain regard dès la prise de vue.

Un jour un grand artiste, René Magritte, a peint une pipe en y ajoutant une inscription « Ceci n’est pas une pipe. » Rien de faux, car il s’agissait non pas d’une pipe, mais d’une « image d’une pipe ».

Je suis d’avis que Revlan, comme Magritte, consciemment ou pas, nous invite toujours à nous questionner en ce qui concerne l’image, l'illusion et la réalité. D’où entre autres plusieurs de ses photos qui se prêtent à de multiples interprétations et qui, parfois, nous proposent des mirages.

L’Univers de Revlan, son approche de la photo en tant qu’espace ouvert sur l’illusion, me semble rare sinon unique sur RP.

J’aime explorer différents Univers.

J’aime en photo, comme en Art en général, la diversité des regards.

Je ne suis pas sûr de comprendre Revlan. Mais je suis séduit et j’embarque à bord de son navire tout comme j’embarque à bord du navire de RP.

Vignetter ou ne pas vignetter?

Tout dépend à mon avis de ce que l’auteur veut montrer et faire voir.

Au plaisir de prochaines discussions sur ces intéressants sujets.

François

Le choix du titre est ma propre vision sur la quête intérieure et le voyage mystique que m’inspire cette chanson de Led Zep … mais comme d’habitude je n’impose rien je suggère … après chacun y voit ce qu’il a envie d’y voir ou pas …
Quant à mes post traitements ils ne sont jamais une fin en soit. Je travaille mes photos selon ma musique intérieure du moment et la technique n’est qu’un moyen à ma disposition pour représenter mes états d’âme et les retranscrire selon mes propres ressentis.

Merci à vous pour vos avis et passages ici …

revlan a écrit : Le choix du titre est ma propre vision sur la quête intérieure et le voyage mystique que m’inspire cette chanson de Led Zep … mais comme d’habitude je n’impose rien je suggère … après chacun y voit ce qu’il a envie d’y voir ou pas …
Quant à mes post traitements ils ne sont jamais une fin en soit. Je travaille mes photos selon ma musique intérieure du moment et la technique n’est qu’un moyen à ma disposition pour représenter mes états d’âme et les retranscrire selon mes propres ressentis.

Merci à vous pour vos avis et passages ici …

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C’est également mon ressenti.

Stairway to Heaven est un poème énigmatique qui peut se prêter à différents ressentis et différentes interprétations.

L’approche de Revlan en photographie m’est toujours apparue comme poétique, musicale et éminemment subjective au sens où elle fait une large place au ressenti de l’auteur, à ses « états d’âme ». Il me semble en aller ainsi de toutes nos écoutes de pièces musicales. Telle œuvre musicale nous remue, fait vibrer nos cordes alors que telle autre nous laisse indifférents. Idem pour toutes les œuvres poétiques.

Certains photographes et amateurs de photographie sont d’avis que l’expression de ressentis et d’ « états d’âme » en photographie déroge à l’esprit ou spécificité de la photographie qu’ils conçoivent strictement comme un « miroir » de la réalité optique, scientifique et objective. Une telle conception autoritaire de la photographie me semble limitative au vu notamment de l’Histoire de la photographie.

Comme je l’ai souvent dit, j’apprécie en photographie, comme dans les arts visuels en général, la diversité des regards et des approches.

Revlan contribue à cette diversité des regards et des approches en tant que photographe, poète, artiste et musicien, en tant aussi qu’humaniste soucieux d’introduire dans ses photos un regard humain, un regard de l’humain avec ses « états d’âme » consubstantiels à son être au monde.

Revlan nous ouvre des fenêtres sur des mondes qui nous habitent bien qu’ils soient peu fréquentés. Il nous invite à un voyage dans les méandres de notre conscience et de notre imaginaire. Voir viewtopic.php?f=3&t=129708

À chacune et chacun d’apprécier ses photos selon ses critères et son ressenti.

François