Metamorphosis ... Correspondances

[revlan]

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[CNI]

On cherche, on imagine, on trouve, ou pas. Et ce qui reste pour moi, c'est le regard, les plis qui m'évoquent l'âge, le regard surtout, qui nous dit que c'est un peu triste tout cela, mais qui finit par se transformer, car l'image est hypnotisante, comme la tristesse finit par passer.

[miguelcervantes]

Une photo qui me remue les tripes selon la lecture que j’en fais.

J’y vois l’œil d’un porc qui vient d’être rasé en vue de son démembrement par un boucher.

Cette bête est peut-être morte mais son œil ouvert me regarde avec une espèce de tendresse et d’humanité.

Je vois dans cette photo un plaidoyer contre l’élevage et l’abattage d’animaux de boucherie.

C’est l’une des rares fois où j’ai ressenti une de tes photos comme porteuse d’un message, Thierry.

C’est au moins la deuxième fois que tu évoques ici le massacre des animaux. Tu l’as déjà fait dans une photo d’un éléphant, une image qui m’a semblé remplie de tristesse et comme un cri.

Dans tous les cas, tu es à mes yeux un photographe humaniste.

Face à l’émotion que je ressens ici, j’ai du mal à commenter d’un point de vue neutre et objectif, formel et plastique. Je suis perturbé. Contrairement à la majorité de tes photos, c’en est une que je ne pourrais pas afficher sur les murs de mon salon ou de ma chambre à coucher. C’est à mon avis la plus sombre et la plus noire de toutes tes photos. Elle me semble sans issue.

Ce que je peux dire, c’est que ton traitement formel de cette photo contribue puissamment à son expressivité, sa dramatisation, si bien qu’il m’est difficile d’en soutenir la vue.

Comme toujours j’admire ici ton talent de photographe et d’artiste, mais en l’occurrence je ne vois ici aucune lumière, aucune fenêtre ni aucune source de réjouissance.

Comme toujours aussi, je t’encourage à faire entendre ta voix et à exprimer ton regard, ta vision, artistique et humaniste, comme l’a fait notamment Baudelaire, au risque de choquer.

Amitiés et respects,

François

[Bib]

L'oeil d'un éléphant (?) ou du porc (?)
Il a quand même quelque chose d'humain cet oeil: le regard.

Comme quoi, à peine quelques gènes nous séparent:

" Le séquençage montre également que l'humain moderne a par exemple 99,7 % de gènes en commun avec les Néandertaliens, 98 % de gènes en commun avec le chimpanzé, 93 % avec le macaque, 85 % avec la souris, 80 % avec la vache, le chat ou le chien, 70 % avec l'oursin, 61 % avec la mouche des fruits, 60 % avec un poulet, 43 % avec un ver, 40 % avec la banane, 35 % avec la jonquille, 25 % avec la laitue ou le riz. Les humains partagent 26 % de leurs gènes avec la levure et 18 % avec le champignon de Paris." (Source Wikipédia)

[Cold-Hand]

Perso je pense à l'œil d'un éléphant...c'est bien ficellé et surtout ça interpelle

[Claudius]

[quote="miguelcervantes"] Une photo qui me remue les tripes selon la lecture que j’en fais .........

+1 +1 +1 Et pour l'impact expressif !

[miguelcervantes]

Perso je pense à l'œil d'un éléphant...c'est bien ficellé et surtout ça interpelle

Suite à un échange téléphonique avec ma chère amie Rpéenne Siphone de Bonsoir, je pense moi aussi qu’il pourrait s’agir de l’œil d’un éléphant.

Le fait me semble être que les photos de Revlan entretiennent souvent une ambiguïté quant au sujet représenté.

En l’occurrence, qu’il s’agisse ici de l’œil d’un porc ou d’un éléphant, l’image demeure troublante et me parle d’un cri : « De profundis clamavi » ("Des profondeurs, je crie"). Tel est d’ailleurs le titre d’au moins une autre photo de Revlan.

Comme le souligne Bib ci-dessus, d’un point de vue génétique, la frontière qui nous sépare d’autres animaux est souvent bien mince.

Ce qui nous distingue essentiellement d'autres animaux, c’est l’usage de la parole, laquelle parole nous introduit dans un monde de symboles. D’où à mon avis le titre « Correspondances », qui dans le cadre de la production photographique de Revlan, renvoit nécessairement à un célèbre poème de Baudelaire :

« Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. »

Charles BAUDELAIRE 1821 - 1867

L’ironie du sort a fait en sorte que Baudelaire, à la fin de ses jours, a été privé de l’usage de la parole.

François

[Lulu]

suite à un appel téléphonique de personne, il me semble que c'est un oeil

[miguelcervantes]

suite à un appel téléphonique de personne, il me semble que c'est un oeil

Je t'aime, Lulu

François