La descente doit s'effectuer à l'arrêt...

[bozart]

...et en présence d'un quai

[miguelcervantes]

Je ne comprends pas ta démarche, Bozart. Mais j’aime le questionnement que posent tes photos hors normes, qui m’interrogent notamment sur les critères d’appréciation d’une photo ou d’une œuvre d’art en général.

J’apprécie ta présence ici en tant qu’auteur et commentateur.

François

[Bib]

Une nature morte ? Un paysage ? Du graphisme ? Rien de tout cela ou tout en même temps ???
Ta photo a le mérite de s'y arrêter.

Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne me semble pas droit et pourtant c'est au carré.... peut-être un effet de perspective parce que tu n'es pas à 90 ° face à ton sujet + une correction des verticales ?

[Dmargeur]

Un peu déboussolé...Je te cherche dans cette photo...
C'est cette grande ouverture en fond comme une fenêtre de voiture SNCF qui me fait penser que tout le quai
est la voiture elle-même...

[bozart]

Une nature morte ? Un paysage ? Du graphisme ? Rien de tout cela ou tout en même temps ???

C'est tout à fait ça !
De la fleur jaune en avant-plan jusqu'aux collines au fond, tous les éléments semblaient se répondre pour permettre au regard de rebondir d'un plan à l'autre, tout en offrant des textures, des lignes, des couleurs différentes. On passe de constructions à de la végétation, différentes époques sont présentes.

Un peu déboussolé...Je te cherche dans cette photo...
C'est cette grande ouverture en fond comme une fenêtre de voiture SNCF qui me fait penser que tout le quai
est la voiture elle-même...

Je ne me vois pas m'enfermer dans un style unique de photos. De nombreux sujets m'intéressent et m'interpellent.

Oui, ici, les constructions de la gare cadraient tout, comme une fenêtre sur le paysage.
J'ai trouvé particulièrement intéressant d'avoir cette vue frontale, qui valorise une direction du regard perpendiculaire au cadre tout en allant très loin vers l'arrière-plan. Sur un quai, on n'a pas souvent ce genre de vue très ouverte.

Je ne comprends pas ta démarche, Bozart.

Comment ça ? Je n'arrive pas à interpréter ton commentaire.


Merci à vous trois pour avoir pris le temps de commenter !

[miguelcervantes]

Je ne comprends pas ta démarche, Bozart.

Comment ça ? Je n'arrive pas à interpréter ton commentaire.

Merci de me poser cette question, Bozart.

Pour être plus précis et nuancé, je dirais qu’au fil de nos échanges je « crois » comprendre de mieux en mieux ta démarche, mais sans pouvoir la définir et avec bien des incertitudes et des points d’interrogation, ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose, car j’aime toutes les photos et les œuvres d’art qui me questionnent.

Nos échanges, toujours cordiaux, me permettront sans doute de mieux comprendre ta démarche.

Toi, dans tes mots, comment définirais-tu ta démarche? Je comprends toutefois que tu préfères peut-être ne pas la définir selon le principe que toute définition est en quelque sorte un « enfermement », une limite au regard et à la création.

Je note en outre que dans les cours d’art plastique à l’Université, les étudiants sont invités à définir leur démarche. Un ami artiste, titulaire d’une maîtrise en arts plastiques, m’a confié qu’il s’était senti contraint par une telle exigence. J’ai cru comprendre que sa seule exigence était sa « nécessité intérieure », qui s’impose à sa conscience comme au-delà de sa volonté.

J’ai tendance à croire que la définition de la démarche d’un artiste appartient non pas à l’artiste mais à la critique : un artiste visuel produit des images alors que la critique produit des discours autour de ces images.

Un jour un critique d’art a demandé à un grand artiste, Pablo Picasso, de lui parler de sa « recherche ». Picasso a répondu : « Je ne cherche pas, je trouve. » Et vlan!

Reste à savoir si le discours critique peut être utile aux artistes. Je le crois, mais seulement dans la mesure où il entre en résonnance avec la nécessité intérieure de l’artiste.

Je suis d’avis que dans le domaine de la création artistique, la raison propose et l’intuition dispose. Qu’en penses-tu?

Au plaisir de poursuivre mes échanges avec toi.

François

[miguelcervantes]

Je te laisse mon adresse courriel, Bozart, au cas où tu aimerais communiquer en privé avec moi : romezero@sympatico.ca

J’aime échanger avec toi.

François

[bozart]

Toi, dans tes mots, comment définirais-tu ta démarche?
[...] Reste à savoir si le discours critique peut être utile aux artistes. Je le crois, mais seulement dans la mesure où il entre en résonnance avec la nécessité intérieure de l’artiste.
Je suis d’avis que dans le domaine de la création artistique, la raison propose et l’intuition dispose. Qu’en penses-tu?

Disons que les sujets s'imposent à moi, non par nécessité intérieure, mais plutôt dans le sens inverse ! C'est l'extérieur qui vient me chercher, qui me sollicite, m'intrigue et me fait voir ce que je n'aurais pas envisagé.
Je regarde au dehors beaucoup plus qu'en moi-même. Je me connais trop bien pour me limiter à des idées ou sujets déjà présents en moi : il n'y aurait plus de découverte, de surprise, d'apprentissage.

Je dirais que la "démarche" consiste à photographier pour approfondir des questionnements sur des interactions entre réel, espace, image et temps. La photo donne la possibilité de se poser, de réfléchir. Elle peut donner une profondeur à la réflexion.

Le concept d'intuition est pour moi trop nébuleux, subjectif, tout comme la phrase attribuée à Picasso (j'y vois plutôt une pirouette) : je parlerais de sensibilité, à la place d'intuition.
Il n'y a pas à opposer raison et sensibilité, raison et sentiment, raison et spiritualité : nous sommes fait des deux notions, elles sont intriquées, elles se nourrissent l'une l'autre.

La critique est à prendre avec des pincettes : il n'est pas facile de savoir ce que cherche à faire ou dire celui ou celle qui s'exprime. Un débat peut naître mais c'est très délicat par clavier interposé.

Je te laisse mon adresse courriel, Bozart, au cas où tu aimerais communiquer en privé avec moi : romezero@sympatico.ca
J’aime échanger avec toi.

Merci, c'est très gentil à toi, mais je n'ai pas le temps de me consacrer à des échanges par mail ; j'ai fait le choix de communiquer par le biais de ce forum.

[miguelcervantes]

Disons que les sujets s'imposent à moi, non par nécessité intérieure, mais plutôt dans le sens inverse ! C'est l'extérieur qui vient me chercher, qui me sollicite, m'intrigue et me fait voir ce que je n'aurais pas envisagé.
Je regarde au dehors beaucoup plus qu'en moi-même. Je me connais trop bien pour me limiter à des idées ou sujets déjà présents en moi : il n'y aurait plus de découverte, de surprise, d'apprentissage.

Je dirais que la "démarche" consiste à photographier pour approfondir des questionnements sur des interactions entre réel, espace, image et temps. La photo donne la possibilité de se poser, de réfléchir. Elle peut donner une profondeur à la réflexion.

Le concept d'intuition est pour moi trop nébuleux, subjectif, tout comme la phrase attribuée à Picasso (j'y vois plutôt une pirouette) : je parlerais de sensibilité, à la place d'intuition.
Il n'y a pas à opposer raison et sensibilité, raison et sentiment, raison et spiritualité : nous sommes fait des deux notions, elles sont intriquées, elles se nourrissent l'une l'autre.

La critique est à prendre avec des pincettes : il n'est pas facile de savoir ce que cherche à faire ou dire celui ou celle qui s'exprime. Un débat peut naître mais c'est très délicat par clavier interposé.

Merci, c'est très gentil à toi, mais je n'ai pas le temps de me consacrer à des échanges par mail ; j'ai fait le choix de communiquer par le biais de ce forum.

Intéressant! Tu dis ici que c’est la réalité extérieure qui s’impose à toi.

Mais n’est-ce pas alors selon ton ressenti, ta nécessité intérieure, que tu choisis les images de la réalité extérieure qui s’imposent à toi?

Un auteur ici sur RP a écrit « J’aime toutes les photos qui me parlent ». Je suis d’accord avec ça.

Mais pourquoi telle ou telle photo nous parle-t-elle?

Pourquoi telle ou telle photo te parle-t-elle à toi, Bozart?

Il se peut bien sûr que tu ne le saches pas, comme moi parfois voire souvent.

Je respecte ton choix de ne pas discuter ici via courriel.
D’autres le font, et nous avons eu des échanges enrichissants, toujours cordiaux.

François