Il y a sur RP des auteurs, dont tu fais partie, qui ont un « univers ».
J’aime voyager dans ces univers, à la manière d’un explorateur émerveillé. Et c’est pourquoi j’ai alors tendance à parler beaucoup, comme si je faisais le récit d’un voyage.
En termes poétiques, je dirais qu’un jour, il y a longtemps, tu as comme Aladin trouvé une lampe magique sous la forme d’une humble boîte en bois. Il en est sorti des images qui t’ont interpellé, une lumière magique.
Aujourd’hui, tu t’inities à la photo numérique tout en gardant à l’esprit la merveilleuse lumière de ta lampe magique.
Je t’avoue que j’ai souvent bien du mal à distinguer entre une de tes photos issue de ton sténopé et une autre sortie de ton APN.
Pendant longtemps, les photos que tu partageais ici avec nous étaient des monochromes, comme aux origines de la photographie.
De plus en plus, tu t’ouvres à la photo en couleurs. Et cela me semble révéler une autre dimension de ton univers très cohérent qui me semble à la fois de terre et de feu.
Récemment, il t’a été dit que certaines zones d’une de tes photos étaient surex. Elles ne m’ont pas semblé l’être, mais elles témoignent d’une lumière intense qui me semble brûler tes sujets de l’intérieur, aussi bien les plantes que les vases dans lesquelles elles sont contenues.
Tes photos me parlent de la terre comme d’une matière en fusion. Elles me semblent tout à l’opposé de l’univers d’un Revlan par exemple.
Mais Revlan et toi, vous vous rejoignez dans l’expression d’un univers cohérent au rythme du tambour qui se fait entendre dans votre conscience et votre imaginaire, selon une nécessité intérieure. C’est à mon avis le feu qui vous unit tous les deux, car la terre me semble toujours absente dans l’univers de Revlan, tout comme dans l’œuvre poétique de Baudelaire ou de Saint-Denys Garneau, par exemple, alors qu’elle est omniprésente chez d’autres poètes tels que notre grand chansonnier québécois Gilles Vigneault.
J’apprécie ton univers, Yves, tout comme celui de Revlan, ceux de Baudelaire, Garneau ou Vigneault. J’y sens une authenticité et une cohérence : un cosmos.
Parmi toutes les photos que je vois ici sur RP, celles qui témoignent d’un univers, d’un cosmos, sont celles qui m’interrogent le plus, m’invitent à un voyage dans l’imaginaire et m’incitent à faire le récit de mon voyage.
Tes photos, Yves, comme celles de Revlan parmi d’autres, ne sont jamais à mes yeux descriptives ou documentaires. Elles me semblent hors du temps bien que parlant toujours du temps qui passe : « Le temps irréparable fuit ».
François
