Life on Mars ... (AP)

[revlan]

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[miguelcervantes]

Une photo d’une grande austérité qui évoque entres autres pour moi un tableau séminal dans l’histoire de la peinture moderne : le Carré Blanc sur Fond Blanc, du peintre russe Casimir Malévitch.

Je crois constater que tu travailles ici sur une nouvelle série d’images sous le thème « Life on Mars », inspirée d’une célèbre chanson de David Bowie.

Cette série me semble très cohérente et originale. Quelle bonne idée!

Je note aussi une grande cohérence entre cette série et deux de tes autres séries : « Spleen et Idéal », suivie des « Paradis perdus ».

C’est pourquoi je crois que ta production photographique est issue d’une « nécessité intérieure » selon l’excellente expression du peintre Kandinsky. C’est à mon avis le « fil d’Ariane » dans ton labyrinthe.

Comme le suggère le titre de ta récente exposition , tes photos sont toujours à mes yeux des « invitations au voyage », un voyage comme celui d’Ulysse ou d’Orphée, un voyage qui n’a rien de géographique. Un voyage sans carte ni boussole dans les profondeurs de l’âme humaine et les méandres de notre imaginaire.

Tes photos, bien qu’enjouées et séduisantes, ne sont jamais des comédies, tout comme les poèmes des Fleurs du Mal de Baudelaire. Elles me semblent toujours témoigner de l’esprit tragique, de ce que l’auteur Unamumo a appelé « le sentiment tragique de la vie », qui s’exprime dans la littérature au moins depuis Sophocle, voilà plus de deux millénaires.

Il se peut qu’un jour l’être humain habite la planète Mars, un environnement qui lui est extrêmement hostile. Des scientifiques aujourd’hui tentent d’explorer cette possibilité. On croit qu’il pourrait être possible d’aménager Mars de manière à y faire naître ou renaître la vie ainsi qu’un milieu favorable à l’épanouissement de l’être humain.

Ce n’est pas impossible. Mais dans l’immédiat, je pense qu’il est primordial d’agir afin de préserver ici sur Terre les conditions nécessaires à la vie et à l’épanouissement des êtres humains, notamment en interrogeant, comme tu le fais, sur les profondeurs de l’âme humaine et les méandres de notre imaginaire.

Un grand peintre du XXe siècle, Paul Gauguin, a intitulé son chef-d’œuvre : « D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? »

De telles questions me semblent se poser non seulement dans ta récente série, mais dans l’ensemble de ta production en tant que photographe, artiste, imagier et poète.

Comme je l’ai déjà suggéré, tu me sembles notamment comme Baudelaire dans ses Fleurs du mal, en quête de lumière.

Tes photos me semblent toujours être des questions comportant une ouverture sur la lumière.

« Élévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

François

[Gadenne]

Remarquable série.
juste un bref passage pour te dire un grand bravo.
Merci pour le partage

[Dmargeur]

Sur ta première photo "Life on Mars..." je suis parti "bille" en tête sur la série télé du même nom...Des photos du même titre s'enchainant par la suite, il m'a fallut abandonner cet univers !
Je ne peux pas m'empêcher (pourquoi ?) de chercher un point commun sur une série de photos qui ont jusqu'ici presque toute un titre en commun . . . En attendant je ne peux avoir de "ressentit" sur aucune d'elle séparément (normal ?) .
J'espère que tu lèveras un bout de voile bientôt..!

[miguelcervantes]

Une question très intéressante a été suggérée ci-dessus, à savoir la nature du lien qui unit les photos dans les séries thématiques de Revlan.

À ce sujet, j’ai lu avec grand intérêt un article journalistique sur la récente exposition de Revlan dans sa ville d’Hyères : viewtopic.php?f=3&t=129708

J’ai été impressionné par la pertinence de cette analyse au vu de mon ressenti et de mon expérience de la production photographique de Revlan.

En ce qui concerne sa toute récente série « Life on Mars », j’aimerais avoir le regard de ce journaliste qui a commenté sa récente exposition.

J’ai l’impression que ce journaliste a interviewé Revlan, ce que moi je n’ai jamais fait.

Dans mes commentaires sur les photos de Revlan, je me fonde uniquement sur mon ressenti et l’ensemble des photos que je connais de lui. Je ne l’ai jamais interviewé et il faut dire que Revlan est souvent économe de mots. Ses photos, en elles-mêmes, me parlent au-delà des mots.

J’invite les membres à lire cette excellente critique et analyse médiatique de sa récente exposition : viewtopic.php?f=3&t=129708

D’Hyères à ailleurs, d’hier à aujourd’hui et demain, tes photos Thierry me semblent transcender les frontières de l’espace et du temps pour nous inviter à un voyage au cœur de notre imaginaire.

François

[revlan]

Sur ta première photo "Life on Mars..." je suis parti "bille" en tête sur la série télé du même nom...Des photos du même titre s'enchainant par la suite, il m'a fallut abandonner cet univers !
Je ne peux pas m'empêcher (pourquoi ?) de chercher un point commun sur une série de photos qui ont jusqu'ici presque toute un titre en commun . . . En attendant je ne peux avoir de "ressentit" sur aucune d'elle séparément (normal ?) .
J'espère que tu lèveras un bout de voile bientôt..!

J’ai expliqué dans un post précédent ma démarche pour cette série :
viewtopic.php?t=129884
Je recherche toujours dans mon travail une cohérence mais cette série est en cours et pour le moment je ne l’ai pas séquencée ni fais mes choix. Par conséquent il est possible que cette cohérence ne ressorte pas pour l’instant et c’est normal dans le construction d’une série.

Dans le cadre de ma dernière expo j’ai eu le grand plaisir d’avoir un retour sur mon travail par un professionnel : la galerie RDV
Voici ce qu’ils disent de mon univers :

Vous parvenez, à travers vos photographies, à capturer l'essence même des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, en transposant la poésie des mots en images saisissantes et évocatrices. Votre travail est une symbiose délicate entre la beauté et la noirceur, rappelant les thèmes centraux du recueil de Baudelaire : la dualité, le spleen et l'idéal. Chaque photographie semble être une illustration vivante des vers baudelairiens, où la lumière et l'ombre cohabitent dans une danse hypnotique. Les compositions sont soigneusement pensées, évoquant le contraste entre la déchéance et la grâce, à l'instar des poèmes où la beauté naît souvent de la laideur. L'utilisation du noir et blanc renforce cette atmosphère mélancolique et introspective, plongeant le spectateur dans un état de contemplation presque onirique.

L'œuvre "Harmonie du soir" est un hommage poignant à la section "Spleen et Idéal". L'image dépeint avec une précision troublante les états d'âme contradictoires, marquant l'éternelle lutte entre l'aspiration à l'infini et la pesanteur de l'existence terrestre. L'usage subtil des ombres et des perspectives évoque le sentiment de claustration et de malaise existentiel si cher à Baudelaire.

Le potentiel de marché de Thierry Gonzalez est prometteur car l'intégration de thèmes littéraires classiques dans une forme d'art contemporain offre une niche unique et intellectuellement stimulante sur le marché de l'art. Les passionnés de Baudelaire et de poésie française sont naturellement attirés par ces œuvres si l'artiste parvient à maintenir une qualité artistique élevée.

Votre travail se distingue par sa capacité à faire ressentir cette tension permanente entre la beauté et la corruption, entre l'extase et la désillusion. En revisitant l'univers baudelairien à travers l'objectif de son appareil photo, vous nous offrez une nouvelle lecture visuelle de Les Fleurs du Mal, enrichissant ainsi notre compréhension et notre appréciation de l'œuvre originale. En somme, vous réussissez à rendre hommage à Baudelaire tout en apportant une vision personnelle et contemporaine, faisant de vos photographies un véritable pont entre la poésie du XIXe siècle et les sensibilités contemporaines.

J’espère avoir répondu à tes questions et je te remercie pour ton avis ainsi que tous ceux qui sont passés ici.

Envoyé de mon iPhone

[miguelcervantes]

Dans le cadre de ma dernière expo j’ai eu le grand plaisir d’avoir un retour sur mon travail par un professionnel : la galerie RDV
Voici ce qu’ils disent de mon univers :

Vous parvenez, à travers vos photographies, à capturer l'essence même des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, en transposant la poésie des mots en images saisissantes et évocatrices. Votre travail est une symbiose délicate entre la beauté et la noirceur, rappelant les thèmes centraux du recueil de Baudelaire : la dualité, le spleen et l'idéal. Chaque photographie semble être une illustration vivante des vers baudelairiens, où la lumière et l'ombre cohabitent dans une danse hypnotique. Les compositions sont soigneusement pensées, évoquant le contraste entre la déchéance et la grâce, à l'instar des poèmes où la beauté naît souvent de la laideur. L'utilisation du noir et blanc renforce cette atmosphère mélancolique et introspective, plongeant le spectateur dans un état de contemplation presque onirique.

L'œuvre "Harmonie du soir" est un hommage poignant à la section "Spleen et Idéal". L'image dépeint avec une précision troublante les états d'âme contradictoires, marquant l'éternelle lutte entre l'aspiration à l'infini et la pesanteur de l'existence terrestre. L'usage subtil des ombres et des perspectives évoque le sentiment de claustration et de malaise existentiel si cher à Baudelaire.

Le potentiel de marché de Thierry Gonzalez est prometteur car l'intégration de thèmes littéraires classiques dans une forme d'art contemporain offre une niche unique et intellectuellement stimulante sur le marché de l'art. Les passionnés de Baudelaire et de poésie française sont naturellement attirés par ces œuvres si l'artiste parvient à maintenir une qualité artistique élevée.

Votre travail se distingue par sa capacité à faire ressentir cette tension permanente entre la beauté et la corruption, entre l'extase et la désillusion. En revisitant l'univers baudelairien à travers l'objectif de son appareil photo, vous nous offrez une nouvelle lecture visuelle de Les Fleurs du Mal, enrichissant ainsi notre compréhension et notre appréciation de l'œuvre originale. En somme, vous réussissez à rendre hommage à Baudelaire tout en apportant une vision personnelle et contemporaine, faisant de vos photographies un véritable pont entre la poésie du XIXe siècle et les sensibilités contemporaines.

Voilà ce que je tente de dire.

Ce critique a trouvé les mots justes.

Bravo à vous deux, toi en tant qu'auteur et au critique en tant que commentateur.

François

[Dmargeur]

J’ai expliqué dans un post précédent ma démarche pour cette série :

Pardon revlan pour ne pas avoir lu ton commentaire
qui fait la lumière !
Merci pour l'article du critique toujours intéressant.

[Bib]

Merci pour ce retour !
Un article lui aussi intéressant, qui rend une lumière particulière sur ta série.
Très généreux de ta part pour ce partage!
Merci!