Requiem ...
Publié : 08 mars 2024 à 17h30
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Goliath a écrit : Elle me prend aux tripes, mais je ne la regarderai pas longtemps, je suis trop optimiste.
miguelcervantes a écrit :
Les photos de Revlan, selon mon ressenti, me semblent souvent ouvrir une fenêtre sur le rêve et l’Idéal. Ce ne sont pas des « hymnes à la joie », mais des adagios, des musiques lentes, mélancoliques, qui me transportent à bord du navire d’Ulysse, ce navire dans lequel nous voyageons toutes et tous.
Je suis d’avis que Revlan est un explorateur et qu’il n’a d’autre projet que d’exprimer son ressenti, de s’ouvrir à son expérience intime vécue, notamment son récent deuil de son frère (Requiem), et ainsi par ses mots, sa poésie, et l’art, de lutter contre la mort.
Ses « adagios », mélancoliques, sont toujours pour moi des ouvertures sur l’exploration, l’aventure et le rêve tout comme l’Odyssée d’Ulysse et bien d’autres récits.
bozart a écrit : Les évocations de mythes ou de poésie ont sûrement des résonances avec ta sensibilité personnelle François, mais ces interprétations restent fermées sur des concepts généralistes et trop rapidement considérés comme universels : le rêve et l'idéal auraient tout de même une allure peu attractive et les communautés humaines n'auraient pas survécu si elles avaient cultivé autant de noirceur.
Toute photo est le résultat d'une mise en rapport d'une personne et son environnement, d'un contexte précis. Les détails intimes peuvent être une porte d'entrée pour comprendre (mais toute personne a vécu des deuils, des souffrances).
Je mets en cause une esthétisation de la souffrance et de la douleur : héritée du dogme chrétien, prolongée par le romantisme et par une iconographie dont s'est emparé le cinéma, elle est comme un boulet, elle aveugle aussi. J'en ai déjà parlé - un peu -, ce que l'auteur a considéré comme une attaque personnelle : je répète que ce n'est pas le cas, et que je mets en avant une sorte de consensus qui a toujours provoqué ma stupéfaction, autour de l'idée que la mort, la violence, le malheur, ont une irrésistible beauté. Je suis en totale opposition et désaccord avec cette perception.
Lulu a écrit : c'est vraiment un monde de mort, la fenêtre sans lumière, c'est fichu, morbide, désespérée , c'est ton monde , ton univers ... un mort vivant ? en fin de vie ? c'est quoi le projet ?
bozart a écrit :miguelcervantes a écrit :
Les photos de Revlan, selon mon ressenti, me semblent souvent ouvrir une fenêtre sur le rêve et l’Idéal. Ce ne sont pas des « hymnes à la joie », mais des adagios, des musiques lentes, mélancoliques, qui me transportent à bord du navire d’Ulysse, ce navire dans lequel nous voyageons toutes et tous.
Je suis d’avis que Revlan est un explorateur et qu’il n’a d’autre projet que d’exprimer son ressenti, de s’ouvrir à son expérience intime vécue, notamment son récent deuil de son frère (Requiem), et ainsi par ses mots, sa poésie, et l’art, de lutter contre la mort.
Ses « adagios », mélancoliques, sont toujours pour moi des ouvertures sur l’exploration, l’aventure et le rêve tout comme l’Odyssée d’Ulysse et bien d’autres récits.
Les évocations de mythes ou de poésie ont sûrement des résonances avec ta sensibilité personnelle François, mais ces interprétations restent fermées sur des concepts généralistes et trop rapidement considérés comme universels : le rêve et l'idéal auraient tout de même une allure peu attractive et les communautés humaines n'auraient pas survécu si elles avaient cultivé autant de noirceur.
Toute photo est le résultat d'une mise en rapport d'une personne et son environnement, d'un contexte précis. Les détails intimes peuvent être une porte d'entrée pour comprendre (mais toute personne a vécu des deuils, des souffrances).
Je mets en cause une esthétisation de la souffrance et de la douleur : héritée du dogme chrétien, prolongée par le romantisme et par une iconographie dont s'est emparé le cinéma, elle est comme un boulet, elle aveugle aussi. J'en ai déjà parlé - un peu -, ce que l'auteur a considéré comme une attaque personnelle : je répète que ce n'est pas le cas, et que je mets en avant une sorte de consensus qui a toujours provoqué ma stupéfaction, autour de l'idée que la mort, la violence, le malheur, ont une irrésistible beauté. Je suis en totale opposition et désaccord avec cette perception.
revlan a écrit : Lulu le projet ?
Je photographie à l’instinct et je travaille ma photo selon mon ressenti et donc je suis ma musique de l’instant qu’elle soit sombre ou ensoleillée ..
Mais il est vrai que le soleil noir de la mélancolie fait partie de moi.
miguelcervantes a écrit :
Ton commentaire laisse entendre que les photos de Revlan sont en quelque sorte une célébration de la mort et de la souffrance, une réjouissance devant la mort et la souffrance.
miguelcervantes a écrit : Tes propos ci-dessus laissent enfin entendre que l’évocation de la mort et de la souffrance dans une œuvre d’art serait une chose incompatible avec la survie d’une société.
revlan a écrit :Bozart je ne mets jamais en avant mes sentiments personnels ni d’ailleurs des évocations religieuses dans mes photos [...]
bozart a écrit :miguelcervantes a écrit :
Ton commentaire laisse entendre que les photos de Revlan sont en quelque sorte une célébration de la mort et de la souffrance, une réjouissance devant la mort et la souffrance.
Non, non, je ne dis pas ça. Je ne parle pas de célébration, ou de réjouissance et je ne suis pas dans la tête de Revlan pour affirmer quelque chose d'aussi intime !
Ma remarque se voulait plus généraliste : le constat, toujours stupéfiant pour moi, d'entendre parler de la souffrance comme d'une valeur qui prend des accents positifs en raison de l'esthétisation qu'on peut en faire.miguelcervantes a écrit : Tes propos ci-dessus laissent enfin entendre que l’évocation de la mort et de la souffrance dans une œuvre d’art serait une chose incompatible avec la survie d’une société.
Non plus, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Ce n'est pas l'évocation qui pose problème, mais les valeurs que ce type de représentation vont véhiculer : elles seront mises en mots le plus souvent, en injonctions aussi, mises en garde ou autre, mais pas forcément dans le sens de la vie.
La souffrance fait partie de la vie, mais en elle-même elle ne contient pas de force ou d'aspect positif.revlan a écrit :Bozart je ne mets jamais en avant mes sentiments personnels ni d’ailleurs des évocations religieuses dans mes photos [...]
Merci à toi pour toutes tes précisions, elles sont très claires.