Une remarquable photo avec une ambiance brumeuse envoûtante et un grain très esthétique. Elle me rappelle les tout débuts de la photographie.
Je me demande si ces premières photographies, avec leur lumière papillotante, n’auraient pas influencé le courant impressionniste. Elles me semblent notamment très proches des beaux fusains pointillistes du peintre néo-impressionniste Georges Seurat, dont la beauté me semble tenir à une judicieuse exploitation du grain du papier. La comparaison est étonnante. Voir par exemple quelques très beaux fusains de Seurat à
https://troesmas.blogspot.com/2017/11/d ... os-de.htmlDe Niepce à Daguerre, de Daguerre à Seurat, et de Seurat à Yves Debruyne, je sens un fil conducteur : une même passion pour la lumière, l’écriture de la lumière, la « photo-graphie ». Dans tous les cas, je sens que chez ces photographes et artistes, la lumière est en quelque sorte une « substance » dans laquelle baignent les sujets.
Lorsque Yves Debruyne photographie une fleur, une plante, un arbre, par exemple, ce n’est pas la réalité objective de cette chose qui me semble l’intéresser au premier chef, mais plutôt la magie de la lumière qui enveloppe doucement son sujet d’une manière que je dirais caressante : jamais d’ombres dures et incisives, jamais d’inélégances.
Les photos d’Yves, tout comme les fusains de Seurat, évoquent pour moi des formes naissantes qui sortent de l’ombre et entrent dans la lumière, comme au premier jour de la création du monde : Et Lux facta est!
Il y a chez Yves Debruyne, alias Scaër, une approche esthétique de la photographie qui ne se dément jamais : un regard, une vision, une signature. Je l’encourage à conserver précieusement toutes ses photos argentiques. C’est un trésor.
Bravo, l’artiste!
François
