Dmargeur a écrit : Je trouve que tu as bien réussi ton affaire François !
La composition passe bien et le modèle est crédible en "Van Eyck jeune" !
Je ne sais pas pourquoi tu as voulu souligner la signature dans ce nuage blanc ?

Merci pour ton aimable retour, André.
Je n’ai pas de réponse à ta question, car il s’agit ici d’un montage réalisé par moi voilà une quinzaine d’années. Pourquoi ce nuage blanc? Je ne le sais pas. On peut y trouver un sens après coup. Peut-être pour attirer l’attention sur l’inscription « Johannes de Eyck fuit hic »? Peut-être pour introduire dans le montage un espace brumeux, comme dans un rêve? Peut-être aussi pour indiquer que le portrait du personnage a été pris à travers une vitre dans laquelle des reflets étaient présents?
J’ai très rarement utilisé des montages dans mes photos. Celui-ci fait partie d’une éventuelle série visant à suggérer la présence d’un peintre à l’intérieur de ses tableaux. À ma connaissance, Van Eyck a été le premier à le faire, en l’occurrence au moyen d’une inscription. Quelques siècles plus tard, Vélasquez s’est physiquement représenté dans son tableau « Les Ménines ».
Ce que je crois noter, c’est que la Renaissance semble avoir sorti les peintres de l’ombre. Peu à peu, par la suite, ils ont commencé à se manifester, voire à apparaître, dans leurs tableaux. À ma connaissance, Raphael nous a laissé un unique autoportrait. Rembrandt, quelques siècles plus tard, nous en a laissé une multitude. Narcissisme? Je ne le crois pas. Les nombreux autoportraits de Rembrandt me semblent avoir toujours été pour lui des exercices.
L’évolution des arts visuels à partir de la Renaissance me semble témoigner entre autres d’une exploration de la psychologie des personnages représentés. Rembrandt a été un pionnier incontesté à cet égard.
C’est à ma connaissance un peintre italien du Quattrocento, à l’aube de la Renaissance, Giotto di Bondone, qui a introduit en peinture l’expressivité des visages. Auparavant, à ma connaissance, les visages dans les tableaux et les fresques n’exprimaient aucune émotion, voire aucune individualité.
La Renaissance, i.e. autour du XVe siècle, me semble témoigner, peut-être pour la première dans l’Histoire, d’un souci de représenter l’individu dans son individualité et son intériorité. Voilà un sujet qui me questionne. Pourquoi? Je crois noter qu’un tel souci s’est d’abord manifesté dans des cités qui échappaient dans une certaine mesure au régime féodal. Une analyse de type marxiste, fondée sur l’évolution de l’économie, me semble intéressante.
Voilà encore bien des mots. Y a-t-il ici quelque intérêt pour les photographes aujourd’hui? Je ne le sais pas. Je pense que de telles réflexions ou analyses intéressent surtout les historiens et critiques d’art, les iconographes et les muséologues, qui toujours tendent de situer et comprendre les productions artistiques dans leur contexte historique.
Est-il nécessaire de connaître l’histoire de l’Art pour créer des œuvres d’art et les apprécier. Absolument pas. J’ai toujours été d’avis que dans le domaine des arts, le savoir propose et l’intuition dispose.
Le fait demeure pourtant que nos institutions muséales sélectionnent les œuvres d’art en fonction de leur retentissement historique, de leur contribution à un questionnement et une évolution du regard témoin d’une évolution sociale.
Un tableau, une photo, une image, a à mes yeux d’autant plus d’intérêt qu’il me questionne et élargit mes horizons, m’invitant à un voyage vers l’inconnu, à la découverte de nouveaux continents. Mais ce n’est là que mon regard.
Comme bien des membres ici sur RP, une majorité, j’aime toutes les images qui me parlent, dans leur belle diversité.
Quant à ma présente série des peintres, elle ne comporte pour le moment qu’une seule autre photo, également un montage, que j’ai présentée ici sur RP voilà de nombreuses années. C’est un portrait imaginaire du peintre Vermeer, qui ne nous a laissé aucune image de lui, sinon peut-être une vue de dos dans son célèbre tableau intitulé « L’atelier du peintre », un chef-d’œuvre.
Dans mon montage, j’ai inclus un « spectre imaginaire » de Vermeer devant sa célèbre « Vue de Delft » :
autoportrait-de-vermeer-réduit.jpg
Je ne suis ni un photographe, ni un peintre, ni un artiste.
Je suis un amateur d’images, un « iconophile », et un explorateur.
Comme bien des membres ici, sinon une majorité, je suis d’avis que c’est d’abord l’image qui doit parler au-delà de tous les discours. Cela dit, je suis à l’écoute des discours des historiens, critiques d’art, iconographes et muséologues qui souvent me font voir, découvrir et apprécier ce qui parfois pourrait échapper à mon regard.
François

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