Merci pour ta réponse, Martin.
Je suis d’accord avec ton choix. Ce diptyque, ainsi présenté, me semble très cohérent en soi.
J’aurais fait la même chose.
Ce diptyque me semble aussi différent des autres de ta série « Un amour, deux visions » dans la mesure où les deux photos ont une même dominante chaude, contrairement aux autres qui opposent une dominante chaude d’un côté et une dominante froide de l’autre, à une seule exception près : « Les Martinets ». Les deux images y ont également une dominante chaude, je dirais même brûlante.
Je note aussi qu’en général, mais pas toujours, la dominante froide (bleus et verts) est du côté de Jitka.
Je remarque enfin que les photos associées au nom de Jitka offrent une vision différente des femmes : les mannequins notamment en sont exclus et le regard tend toujours vers le haut. Je vois Jitka un peu comme Frieda Kahlo, rêveuse et combattante. Le nom de Don Quichotte me vient à l’esprit.
Dans ce dernier diptyque que tu partages avec nous, la différence dans l’orientation des regards des femmes est frappante. À gauche (Martin) les femmes regardent vers le bas et à droite (Jitka) la femme tourne son regard vers le ciel.
Comment interpréter ce dernier diptyque dans le cadre de la production que je connais de toi? Je dirais que c’est la conclusion : ce moment où vos deux Univers s’embrassent et s’embrasent sous les couleurs de la passion, des couleurs de feu, notamment parce que les pôles sont inversés : Martin à gauche et Jitka à droite.
J’ai enfin tendance à croire qu’au moment du départ d’une personne aimée son souvenir s’ancre en nous pour nous transformer, changer notre identité. Jitka n’est plus là, mais tu la fais vivre en toi, tu l’intègres dans ton identité. D’où par exemple de curieux lapsus où tu parles de toi au féminin.
Je pense qu’au moment du départ de personnes aimées, nous intégrons en nous ce que j’appellerais des territoires. Tu es l’héritier légal de Jitka, mais aussi le gardien de son imaginaire.
Ta série « Un amour, deux visions » est à mes yeux une élégie, un long poème d’amour à la mémoire de la bien-aimée en allée.
C’est avec émotion et enthousiasme que je visionne ici ces images qui m’interpellent.
François
