Préférence pour cette dernière au niveau de la colorimétrie que subjectivement je trouve ici plus harmonieuse. De gustibus et coloribus….
Je ne suis pas fan de l’IR en photo, bien que je pense comprendre son intérêt pour certains photographes. D’une part, il faut aimer les rouges et les orangés. Bien des gens tendent à préférer les bleus et les verts. D’autre part, l’IR a souvent un aspect fantastique, je dirais même psychédélique, comme dans la chanson Lucy in the Sky. Cela peut être attrayant pour certains photographes, bien que plusieurs, sinon une majorité, préfèrent un rendu plus naturaliste.
Au niveau de la palette et de l’harmonie des couleurs, c’est toujours à mon avis bien subjectif. Dans ta première version, le bleu du ciel me semble se dissocier du reste de l’image et la teinte verdâtre délavée des montagnes ne me séduit pas.
Cette nouvelle version que tu partages avec nous, bien que « fantastique », me semble plus cohérente et attrayante.
Comme toujours, je suis d’avis que les préférences en matière de colorimétrie sont très difficiles, sinon impossibles, à justifier objectivement. Comme a dit récemment notre ami Cold Hand sur un de mes récents fils au Bistrot, dans une optique bien plus générale : ou bien on aime, ou bien on n’aime pas
Pour ma part, je ne suis pas coloriste. Bien des auteurs ici sur RP ont à mes yeux une plus grande sensibilité que moi au niveau des harmonies de couleurs. Je pense que c’est inné.
Étant écolier, j’ai suivi des cours d’arts plastiques. Mme Boisvert y enseignait notamment les harmonies de couleurs : harmonies de couleurs primaires (rouge, jaune et bleu), harmonies de couleurs secondaires (orange, vert et violet), harmonies de couleurs complémentaires (p. ex. le rouge et le vert, le jaune et le violet, le bleu et l’orangé), harmonies de tons, harmonies de teintes. Ce qui m’a frappé, c’est que certains de mes condisciples, contrairement à moi, semblaient appliquer intuitivement toutes ces règles. À quoi donc alors ces savantes connaissances leur ont-elles été utiles? Quant à moi, je ne crois pas que ces savantes connaissances aient vraiment contribué à développer ma sensibilité en matière de couleurs et d’harmonies de couleurs. Je ne dirais pas toutefois qu’elles m’ont été inutiles. Je crois qu’elles m’ont permis, dans bien des cas, de mieux comprendre pourquoi j’’aime ou n’aime pas telle ou telle harmonie de couleurs. Mais je ne crois pas qu’elles ont fait de moi un meilleur artiste.
En bref, j’ai tendance à croire que le sens de la couleur et des harmonies de couleurs est largement inné. Ou bien on l’a, ou bien on ne l’a pas. Dans mon cours, il y avait deux de mes condisciples, Suzanne Dubois et Christiane Dauphinais, qui m’ont semblé avoir ce « don ». Mme Boisvert s’exclamait devant leurs œuvres : « Oh que c’est beau! ». Et j’avoue que j’étais d’accord avec elle. J’enviais les dons de Suzanne et Christiane, moi qui encore aujourd’hui aie bien du mal à choisir une cravate en harmonie avec mon costume :)
Y aurait-il donc des harmonies de couleurs qui, aux yeux de toutes et de tous, ou du moins d’une majorité des gens, sont plus attrayantes que d’autres? J’ai tendance à le croire bien que je ne puisse pas le démontrer.
Je note entre autres que nos critiques d’art et historiens de l’art s’entendent généralement pour dire que tel ou tel peintre est un « coloriste », c’est-à-dire un artiste particulièrement sensible aux harmonies de couleurs et qui, contrairement aux « dessinateurs » a tendance à construire ses images par la couleur versus par le dessin. Tels sont notamment les peintres Eugène Delacroix et Paul Gauguin. Il me semble y avoir consensus à ce sujet.
Un exercice intéressant me semble être de convertir automatiquement un tableau couleurs en une image noir et blanc. Dans plusieurs cas, le tableau me semble alors perdre beaucoup de son pouvoir de séduction et d’envoûtement.
Pour ma part, j’aime a priori tout autant les images en couleurs que les images en NB. Certains préfèrent les images en couleurs, d’autres les images en noir et blanc. Mais il se trouve, selon mon expérience pratique, que la transposition d’une image couleurs en une image NB exige souvent un important travail en PT au niveau de la lumière et des contrastes. La conversion automatique est souvent bien décevante. Vous en avez sans doute déjà vous-mêmes fait l’expérience.
CONCLUSION
Tout comme mon ami Cold Hand et bien d’autres ici sur RP, je me méfie des règles et normes dogmatiques en matière d’arts visuels et de création artistique
Je mets en doute le concept d’objectivité en matière d’appréciation d’œuvres d’art et de création artistique, bien que j’adhère au souci d’objectivité en général, y compris dans le domaine des arts visuels et la photographie.
En matière d’arts visuels, notamment, je suggère plutôt le concept d’ « intersubjectivité », qui parle de la convergence des regards humains au sein d’une collectivité.
Est-il vrai que certaines personnes ont une plus grande sensibilité que d’autres au niveau de la couleur et des harmonies de couleurs? Je le crois. Qu’en pensez-vous?
Quant à moi, je doute de ma sensibilité en matière de couleurs et d’harmonies de couleurs. Et c’est pourquoi, dans mes critiques et commentaires sur les questions de colorimétrie, je parle de mes « préférences ». De gustibus et coloribus.
J’apprécie ici sur RP la discussion, y compris l’expression de « préférences » et de ressentis individuels. Tel me semble être un aspect important de la critique photo.
J’encourage donc tous les Rpéennes et Rpéennes à faire ici entendre leur voix, à exprimer leurs ressentis dans le cadre d’une discussion conviviale entre amies et amis amateurs ou passionnés de photographie.
En l’occurrence, j’ai une préférence subjective pour la seconde version de ta photo, Marc.
Voilà bien des mots et des questionnements.
Au plaisir de lire ici d’autres commentaires.
François
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