Toujours embêtant pour moi de te proposer des « retouches », Fab, car tu me sembles un peu comme Jean de Florette : tu cultives de l’authentique
Retravailler un instantané de rue, c’est pour moi très problématique. C’est tricher. Mais j’ai sentiment sinon les preuves que bien des photographes de rue ont triché de temps en temps sinon souvent, soit à la prise de vue (avec des mises en scène), soit au moment du développement de la photo en laboratoire ou en PT.
Toujours est-il que tes photos de rue, telles qu’elles sont, me parlent. Elles me parlent de mon quotidien, de ce que chaque jour je vois autour de moi dans la rue, de ces petits moments qui se gravent dans la mémoire et témoignent de notre espace de vie : un joggeur, un cycliste, un planchiste, ce sont là des témoins de notre époque et de nulle autre avant. Un jour, peut-être, de telles images appartiendront à une mémoire nostalgique, voire interdite.
Le monde à venir est inconnu.
Il n’est pas farfelu aujourd’hui de penser qu’un jour les allées et venues dans les espaces publics seront strictement contrôlées. C’est inquiétant.
Il restera alors peut-être des photos, comme les tiennes, pour nous parler du monde d’avant, notre monde d’aujourd’hui.
François
