Brigada Ramona Parra
Publié : 01 janvier 2019 à 12h10
Assemblage de 5 photos
En plus grand: https://www.flickr.com/photos/voluven/32673827548/
Au Chili, à partir de 1958, pendant la campagne électorale, sont apparues les premières peintures collectives et anonymes sur les murs de Santiago. Dès 1960 des expositions individuelles, des travaux collectifs ont pour thème le Vietnam, la paix, la discrimination raciale aux USA.
En 1968 naît la brigade Ramona Parra qui rassemble des étudiants et des ouvriers mobilisés contre la guerre au Vietnam. Le nom donné à cette brigade muraliste du parti communiste chilien rend hommage à Ramona Parra un jeune militant du parti tué en 1946 lors d’une manifestation à Santiago.
Au début les critères n’étaient pas esthétiques, l’essentiel étant de délivrer un message interpellant les passants ordinaires. Des « traceurs » dessinaient le contour des lettres et les «remplisseurs» coloriaient, chacun sa couleur. Puis apparaissent Les premières peintures murales dans des lieux stratégiques très fréquentés. Les « graffiti » s’inspirent alors d’une iconographie basée sur les images communistes classiques tels la faucille, le marteau, le poing, l’étoile ou l’oiseau. Les valeureux travailleurs sont évidemment les principaux personnages.
Après la victoire d’Allende en 1970, les grandes lettres et les peintures simplistes cèdent le pas aux fresques colorées qui célèbrent la victoire et illustrent le programme de l’Unité Populaire. La « Brigada Ramona Parra » va alors réaliser des fresques d’une grande qualité artistique. La plupart de ces fresques ont été détruites sous la dictature et les artistes de la brigade ont fui la répression à l’étranger, parfois en continuant leur activité artistique. Ainsi on a récemment retrouvé à Amsterdam une fresque peinte en 1983 par un artiste de la BRP, Jorge Nuñez, dit « Kata »
https://www.eldinamo.cl/actualidad/2018 ... amsterdam/
La fresque ci-dessus est une des rares de cette époque à avoir été préservée. On peut l’admirer sur un mur de l’ « Hospital del Trabajador » à Santiago. Il s’agit d’une œuvre collective (2,1 x 12,6 m), signée par Alejandro Gonzalez, Mario Alvarez, Carlos Castillo, Diego Duran, et Dennis Olivares. Elle n’a pas de titre mais a gagné le premier prix du concours organisé en 1972 par l’ACHS, Associacion Chilena de Seguridad , mutuelle des travailleurs.
La fresque est une allégorie de l’histoire mythique de l’Homme Américain « précolombien ».
Après la chute de Pinochet, la BRP a repris son activité et de nouvelles fresques sont apparues sur les murs de Santiago.
"Je choisirais le Paradis pour le climat ... et l'Enfer pour la compagnie"