Bernard Menez de passage à Meaux
Publié : 09 novembre 2018 à 20h43
Comme à mon habitude, je voulais d’emblée me montrer rassurant : « Vous choisirez le moment de votre choix, et ne vous inquiétez pas, ça ne prendra qu’une minute. »
Sa réaction avait été foudroyante : « D’accord, mais si il faut plus, ça prendra le temps qu’il faudra ! »
J’ai été tellement surpris que je n’ai pas su quoi répondre.
Après un HMC soigné, il me rejoint et se déclare prêt.
Je luis fais prendre place sur la chaise que je lui ai prévue dans la position que j’avais prévue.
Je m’assois sur ma chaise, sur son ¾ droit en l’invitant à ne pas changer de position.
Lui :
- C’est très bien de ne pas me prendre de face. On a tort de prendre les gens de face. Ça fait des mauvaises photos.
- Euh… Voui, je sais… C’est bien pour ça que j’ai placé les chaises et les éclairages ainsi…
- Ah bon ??? Vous le saviez ??? Vous faites de la photo ???
- Ben euh oui… Un peu… Et de surcroît souvent des portraits…
Bernard Menez fronce les sourcils et me regarde d’un air perplexe.
Je ne me démonte pas et j’enchaîne :
- Alors, hem (raclement de gorge), pour l’expression, j’avais pensé à un rire franc. Pensez à un bon copain qui vous aurait fait une bonne blague.
- C’est une bonne idée ! J’aime beaucoup ! Mais tout seul, je n’y arriverai pas. Vous pouvez aller me chercher quelqu’un pour me faire rire ?
- Ah non… Je ne crois pas (paniqué-je) mais on peut changer notre fusil d’épaule et opter pour des expressions plus sérieuses, plus « en dedans »…
- Comme ceci ? (il enchaîne sur des poses graves).
- Ah oui ! (clac-clac-clac) Très bien ! (clac-clac-clac)
- Oui mais moi je préférais votre première idée. Celle du rire. Vraiment vous ne voulez pas aller chercher quelqu’un ?
C’est à cet instant précis que surgit la directrice de l’établissement.
- Bonjour monsieur, je me présente, je suis la directrice de ce théâtre.
- Vous tombez à pic ! Vous allez me faire rire !
- Hein ???
J’interviens, avec une maîtrise toute relative de la situation :
- Jennifer, mettez vous au dessus de mon épaule et faites lui des grimaces pour le faire marrer.
- Ah non ! Ça c’est pas possible, ça ! (ponctua t’elle d’un fougueux mouvement d’index de droite à gauche)
Bernard Menez reprend la main :
- Bon ! Je vais chercher les collègues !
Il revint très vite, accompagné des autres comédiens de la représentation, et reprit place sur sa chaise.
Derrière moi j’entendais des « Bernaaaaard ! » « Hooooo » « Pouëëtt » « Ha haaaaa » « Proutttt !!! » d’une efficacité très discutable sur la qualité des expressions obtenues.
Pire que tout, l’artiste en oubliait de me regarder et avait beaucoup de mal à rester en place.
Dans la panique, j’ai dû également beaucoup bouger pour cadrer et déclencher à l’instinct, tout en interpellant l’artiste à plusieurs reprises de « Bernard, n’oubliez pas de me regarder ! »
La séance tournait en un tel capharnaüm qu’il était inutile de poursuivre en espérant obtenir un meilleur résultat.
J’y mis donc un terme après quelques vérifications sur la qualité des toutes premières prises.
A l’issue de cette séance nous prîmes rendez-vous pour une autre séance dans un autre théâtre, deux semaines plus tard, à Coulommiers cette fois.
A suivre, donc…
Sa réaction avait été foudroyante : « D’accord, mais si il faut plus, ça prendra le temps qu’il faudra ! »
J’ai été tellement surpris que je n’ai pas su quoi répondre.
Après un HMC soigné, il me rejoint et se déclare prêt.
Je luis fais prendre place sur la chaise que je lui ai prévue dans la position que j’avais prévue.
Je m’assois sur ma chaise, sur son ¾ droit en l’invitant à ne pas changer de position.
Lui :
- C’est très bien de ne pas me prendre de face. On a tort de prendre les gens de face. Ça fait des mauvaises photos.
- Euh… Voui, je sais… C’est bien pour ça que j’ai placé les chaises et les éclairages ainsi…
- Ah bon ??? Vous le saviez ??? Vous faites de la photo ???
- Ben euh oui… Un peu… Et de surcroît souvent des portraits…
Bernard Menez fronce les sourcils et me regarde d’un air perplexe.
Je ne me démonte pas et j’enchaîne :
- Alors, hem (raclement de gorge), pour l’expression, j’avais pensé à un rire franc. Pensez à un bon copain qui vous aurait fait une bonne blague.
- C’est une bonne idée ! J’aime beaucoup ! Mais tout seul, je n’y arriverai pas. Vous pouvez aller me chercher quelqu’un pour me faire rire ?
- Ah non… Je ne crois pas (paniqué-je) mais on peut changer notre fusil d’épaule et opter pour des expressions plus sérieuses, plus « en dedans »…
- Comme ceci ? (il enchaîne sur des poses graves).
- Ah oui ! (clac-clac-clac) Très bien ! (clac-clac-clac)
- Oui mais moi je préférais votre première idée. Celle du rire. Vraiment vous ne voulez pas aller chercher quelqu’un ?
C’est à cet instant précis que surgit la directrice de l’établissement.
- Bonjour monsieur, je me présente, je suis la directrice de ce théâtre.
- Vous tombez à pic ! Vous allez me faire rire !
- Hein ???
J’interviens, avec une maîtrise toute relative de la situation :
- Jennifer, mettez vous au dessus de mon épaule et faites lui des grimaces pour le faire marrer.
- Ah non ! Ça c’est pas possible, ça ! (ponctua t’elle d’un fougueux mouvement d’index de droite à gauche)
Bernard Menez reprend la main :
- Bon ! Je vais chercher les collègues !
Il revint très vite, accompagné des autres comédiens de la représentation, et reprit place sur sa chaise.
Derrière moi j’entendais des « Bernaaaaard ! » « Hooooo » « Pouëëtt » « Ha haaaaa » « Proutttt !!! » d’une efficacité très discutable sur la qualité des expressions obtenues.
Pire que tout, l’artiste en oubliait de me regarder et avait beaucoup de mal à rester en place.
Dans la panique, j’ai dû également beaucoup bouger pour cadrer et déclencher à l’instinct, tout en interpellant l’artiste à plusieurs reprises de « Bernard, n’oubliez pas de me regarder ! »
La séance tournait en un tel capharnaüm qu’il était inutile de poursuivre en espérant obtenir un meilleur résultat.
J’y mis donc un terme après quelques vérifications sur la qualité des toutes premières prises.
A l’issue de cette séance nous prîmes rendez-vous pour une autre séance dans un autre théâtre, deux semaines plus tard, à Coulommiers cette fois.
A suivre, donc…